Recherche
Méthode:
Nouveautés

L'enregistrement réalisée par la RTBF de la messe du dimanche 14 novembre 2021.

Le film que Christophe de Wandeleer et Nicolas Janssen ont monté comme souvenir pour Vincent et qui a été diffusé en fin de célébration.

Pour les choristes du samedi soir: programme et partitions dans le répertoire. Ne pas oublier de s'identifier auparavant.

Identification
- Identification -
 
Id:
Passe:
 


- Inscription -
 
Si vous n'êtes pas inscrit(e) sur le site, vous pouvez introduire ici une demande
 
Vous êtes ici: Vie paroissiale » Eglise St Nicolas » Les Vitraux » Le bas-côté sud

Le bas-côté sud

Nous abordons, à présent, le bas-côté sud et le premier vitrail que nous voyons surmonte la plaque commémorative à la mémoire de Paul Nève.

Il représente Marie Médiatrice qui pose traditionnellement les pieds sur une mappemonde, ici stylisée. L'église a voulu mettre en évidence les qualités de médiatrice de Marie dont les Evangiles nous montrent, dès les noces de Cana, combien elle a le don d'intercéder auprès du Seigneur.

Elle est ici représentée les mains jointes et vêtue d'un manteau doré. Sa tête est surmontée d'une colombe aux ailes déployées.

A ses pieds est agenouillé un angelot vêtu d'un manteau vert et aux ailes rouges.

Ce vitrail est l'oeuvre d'Henry Jacobs. Il a été offert par Jacques Solvay (vers 1959-1960) à la mémoire de sa maman Marie Graux, épouse d'Ernest-John Solvay, décédée en 1955.

Malheureusement, ses couleurs peu chatoyantes ne le classent pas parmi les plus beaux vitraux de l'église.

 

 

 

 

A ses côtés, d'une facture beaucoup plus moderne de par ses formes anguleuses (et bien que contemporaine du précédent) nous découvrons, comme mentionné au bas du vitrail, saint Philippe.

La couleur dominante du vitrail est le bleu et Philippe porte un manteau rouge. Il tient de la main droite un bâton cruciforme, sa représentation traditionnelle, pour rappeler qu'il est mort crucifié.

Il est surmonté d'un aigle et à ses pieds se trouvent les armoiries de la famille de Selliers. En effet, ce vitrail est dédié à la mémoire de Philippe de Selliers.

On se rappelle que, dans le bas-côté nord, jouxtant les fonts baptismaux, se trouvent les deux vitraux représentant sainte Jeanne de Chantal et saint Jacques offerts par le baron Robert Hankar à la mémoire de sa fille Josiane et de son beau-fils Jacques de Castella décédés tous deux dans un accident de voiture. Le baron était également père de deux autres filles, Nicole et Nadine, cette dernière étant l'épouse de Philippe de Selliers, né le 11 novembre 1915 à La Hulpe. Nadine a offert ce vitrail en souvenir de son mari mort dans un accident d'avion le 18 janvier 1958.

L'aigle représenté évoque vraisemblablement l'aviation.

La famille avait l'habitude de passer les fêtes de Noël et de fin d'année à Courchevel et Philippe de Selliers la rejoignait pour le week-end dans l'avion de tourisme qu'il pilotait. Ce samedi 18 janvier 1958, il quitte donc Melsbroek pour rejoindre Genève et retrouver les siens. La météo est exécrable, il neige et il y a du brouillard mais l'aéroport de Genève est ouvert et, de plus, on lui communique qu'il n'y a pas de problèmes pour un petit avion de tourisme. Cependant, contre toute attente, à l'approche de Genève, on le déroute vers Sion.

Malheureusement, il s'égare et, ne voyant rien, il percute une lisière de forêt à proximité de Lausanne et décède sur le coup.

Le vitrail évoquant sa mémoire est offert par son épouse Nadine en 1959 et est réalisé, comme indiqué dans le coin inférieur gauche, par J. Colpar.

 

 

  

 

 

Les dix vitraux qui ornent ce mur ont tous été exécutés en 1908 lors des derniers travaux d'agrandissement de l'église.

Ils sont l'oeuvre de Gustaaf (dit Gust) Ladon, né en 1863 et décédé en 1942. Son atelier était situé à Gand et il était reconnu comme le meilleur maître verrier de Belgique à l'époque. Il est d'ailleurs l'auteur de vitraux pour la chapelle du château de Laeken. L'abbé Meurs, curé de la paroisse, aurait voulu lui confier la réalisation de tous les vitraux de l'église restaurée (et donc aurait détruit les plus anciens) afin d'avoir une oeuvre homogène mais les délais exigés par l'artiste lui semblaient, bien que justifiés, fort longs.

Néanmoins, on constate très aisément que les dix vitraux créés dans ce bas-côté sud présentent une homogénéité certaine. En effet, ces vitraux accusent un grand nombre de points communs:

-les personnages se trouvent dans une niche blanc et or et entourés de colonnettes des même couleurs

-une frise traverse le vitrail à hauteur de leur cou, frise décorée de motifs alternativement ronds et carrés

- le fond de la niche est habillé d'une draperie avec glands de passementerie dans le bas du vitrail

-dans la partie supérieure des vitraux, le fond est coloré de rouge ou de bleu alternativement par deux vitraux à la fois

 

A propos de ces coloris, Gust Ladon, issu d'un pays ou le ciel est gris et le soleil pas toujours présent, voulait que ces vitraux soient lumineux, même par temps sombre. Voilà pourquoi ces verrières nous proposent toujours des couleurs très vives et n'ont pas besoin d'être traversées par le soleil pour être chatoyantes. Comparez lors de vos visites et voyages: c'est loin d'être le cas partout.

 

Le premier vitrail nous montre la silhouette d'un évêque habillé d'une aube rouge, muni de souliers rouges et coiffés du petit chapeau rouge épiscopal. Il tient un calice de la main gauche et une hostie de la main droite. Le bas du vitrail porte l'inscription: St Carolus B. Il s'agit de saint Charles Borromée, cardinal et archevêque de Milan, né en 1538 et décédé en 1584. Sa mère était la soeur du pape Pie IV. Il participe au Concile de Trente (1545-1563) et s'attache à réformer les abus qui s'étaient répandus parmi le clergé, abus partiellement à l'origine de la Réforme protestante. Il rédige en 1566 le célèbre catéchisme du Concile de Trente. Par la suite, il s'appliquera logiquement à tenter de faire appliquer les prescriptions conciliaires dans la discipline locale.

 

Il sera canonisé le 1er novembre 1610 par le pape Paul V, un an seulement après sa béatification, fait unique dans histoire de l'église. Par sa lettre apostolique du 26 avril 1932, le pape Pie XI le désigne comme patron de ceux qui se consacrent à instruire dans la foi par exemple les séminaristes et les catéchistes.

 

Les mamans et papas catéchistes d'aujourd'hui peuvent donc considérer que ce vitrail rend hommage à leur travail.

 

 

Le vitrail suivant montre un homme jeune vêtu de rouge et d'un manteau blanc et or doublé de bleu. Il tient de la main gauche un calice d'où émerge un dragon turquoise. Il est pieds nus et sa main droite est levée. On peut lire dans le bas du vitrail l'inscription: Stus Joannes. Il s'agit de saint Jean l'évangéliste dans une représentation rare et originale.

 

En effet, il est le plus souvent illustré avec son symbole, l'aigle, comme nous l'avons vu dans le choeur de l'église. La représentation en question ici fait allusion à un épisode peu connu de la vie de saint Jean relaté par Jacques de Voragine dans son recueil de la vie des saints, la Légende dorée. Voici comment, dans le style qui lui est propre, il nous relate l'affaire: Le grand prêtre Aristodème lui dit: "Si tu veux que je croie en ton Dieu, je te donnerai du poison à boire et si il ne te fait aucun mal, c'est que ton Dieu sera le vrai Dieu". Et l'apôtre: "Fais comme tu l'as dit!" Et lui: "Mais je veux que d'abord tu voies mourir d'autres hommes par l'effet de ce poison pour en constater la puissance!" Et Aristodème demanda au proconsul de lui livrer deux condamnés à mort; il leur donna à boire du poison et aussitôt ils moururent. Alors l'apôtre prit à son tour le calice et n'en éprouva aucun mal: sur quoi tous se mirent à louer Dieu. Mais Aristodème dit: "Un doute me reste encore; mais s'il ressuscite les deux hommes qui sont morts par le poison, je ne douterai plus et croirai au Christ." L'apôtre, sans lui répondre, lui donna son manteau. Et lui: "Pourquoi me donnes-tu ton manteau?Penses-tu qu'il me transmettra ta foi?" Et saint Jean: "Va étendre ce manteau sur les cadavres des deux morts en disant: l’apôtre du Christ m'envoie vers vous pour que vous ressuscitiez au nom du Christ!" Et Aristodème fit ainsi et aussitôt les deux morts ressuscitèrent.

Le vitrail relate donc parfaitement cette anecdote puisque saint Jean, vêtu du manteau nécessaire à la résurrection des deux morts, tient en main un calice d’où sort le dragon qui représente le poison.

 

 

 

 

 

 

 

 

Dans ce vitrail figure une dame richement vêtue d'une robe orange et rouge bordée d'hermine et d'un lourd manteau blanc et or doublé de bleu. Elle porte en outre un bijou au creux du cou. Il s'agit assurément de quelqu'un d'important d'autant qu'elle est coiffée d'une couronne. C'est la représentation de sainte Hélène comme indiqué dans le bas du vitrail. Elle est l'épouse de l'empereur Constance Chlore et la mère de l'empereur romain Constantin qui joua un rôle capital dans l'histoire de la chrétienté puisque c'est lui qui en fit la religion d'Etat (après avoir vu apparaître une croix dans le ciel avant une bataille en 312) et qui par conséquent mit fin aux persécutions dont étaient victimes les premiers chrétiens. C'est également le fondateur de Constantinople, aujourd'hui Istanbul.

Hélène est née vers 248 en Asie mineure et meurt en 330 auprès de son fils. Elle est déjà âgée de plus de 75 ans lorsqu'elle entreprend un voyage à Jérusalem dont elle revient en 327. D'après la Légende dorée de Jacques de Voragine, c'est elle qui lors de ce périple redécouvrit à Jérusalem la croix sur laquelle fut crucifié le Christ, ce qu'on appelle l'invention (du latin invenire qui signifie trouver) de la vraie croix". Dans ce même texte, il est relaté qu'elle trouve évidemment trois croix, le Christ ayant été crucifié entouré des deux larrons! C'est en apposant le bois de ces différentes croix sur le corps d'un défunt récent qu'elle put savoir quelle était celle du Christ car le mort ressuscita à son contact. Suite à sa redécouverte, le pèlerinage de Jérusalem connut un développement considérable.

Voilà pourquoi elle est représentée avec une croix dans ses bras.

 

Le vitrail voisin nous montre un moine revêtu de sa bure, une corde lui servant de ceinture et avançant pieds nus, tous symboles de pauvreté en opposition avec le vitrail précédent. Il s'agit de saint François d'Assise (il est mentionné Franciscus au bas du vitrail) qui tient un livre de la main gauche et une croix de la main droite.

Il naît à Assise en 1181 et y meurt en 1226. Il est issu d'une riche famille de marchands. Venu au monde lors d'un voyage d'affaires de son père en France, il est d'abord prénommé Jean par sa mère. De retour de voyage, son père décide de le prénommer François en hommage au pays d'où il revient et où il a commercé profitablement.

A 14 ans, il décide de quitter l'école pour travailler avec son père. Il connaît à ce moment une jeunesse dissolue et profite de tous les plaisirs de la vie.

Sa conversion va se faire par étapes dont la décisive a lieu en 1205 lorsqu'en prière devant le crucifix de la chapelle Saint Damien, il entend une voix qui lui demande de "réparer son église en ruine". Il abandonne alors petit à petit toutes ses richesses et décide de vivre dans la pauvreté.

En 1212, il fonde l'ordre des Frères mineurs aussi connu sous le nom d'Ordre des Franciscains dont les règles de vie sont la prière, la pauvreté et l'évangélisation (voilà pourquoi il tient livre et crucifix).

Un détail dans le dessin du vitrail nous confirme qu'il s'agit bien de saint François d'Assise (et non de saint François Xavier ou de saint François de Sales par exemple). Observez attentivement les mains du personnage: elles portent les stigmates de la crucifixion. François d'Assise les aurait reçus le 17 septembre 1224 lors d'un séjour au monastère de l'Alverne.

Il sera canonisé dès 1228 par le pape Grégoire IX soit à peine deux ans après sa mort.

Notez que c'est en son honneur que le pape actuel a choisi son prénom.

 

Ce vitrail présentant un évêque doté des attributs de la fonction: la mitre et la crosse (qui semble tenir toute seule). Il est revêtu d'une chasuble bleue et d'un manteau or et noir et tient un missel dans la main gauche. Curieusement, une espèce de linge semble posé sur son poignet droit.

Le bas du vitrail nous renseigne "sanctus Desiderius" et la tradition veut qu'il ait été réalisé en l'honneur du cardinal Désiré Joseph Mercier. En effet, Désiré Mercier est né à Braine-l'Alleud, une commune voisine, en 1851. Il est nommé archevêque de Malines-Bruxelles en 1906 et cardinal en 1907. Son attitude hostile aux Allemands pendant la Première Guerre mondiale est célèbre ainsi que sa détestation envers tout ce qui est germanique.

Il est également à l'origine du célèbre établissement scolaire de Braine-l'Alleud.

Tout paraît donc logique: il est originaire de la région, c'est l'évêque de l'évêché dont La Hulpe fait partie et il est nommé archevêque au moment où les travaux (et donc les vitraux) de l'église Saint-Nicolas sont réalisés. Mais un grain de sable semble gripper l'engrenage: en latin, Desiderius signifie... Didier! Le prénom Désiré se traduit lui par Desideratus. Ce saint Désiré (480-584) fut nommé évêque de Verdun en 529.

Toutefois, si l'Eglise reconnaît trois saint Didier, le plus important étant l'évêque de Vienne (près de Lyon) en 595, aucun d'entre eux n'a joué de rôle essentiel dans l'histoire et il serait bien peu vraisemblable qu'on ait voulu le représenter ici. Je penche donc pour une petite distraction de l'artiste et suis convaincu qu'on peut confirmer la dédicace du vitrail au cardinal Mercier.

 

 Le vitrail suivant nous montre une religieuse portant un voile brun et un manteau vert doublé de rouge. Elle tient un crucifix de la main gauche et a un doigt de la main droite posé sur la plaie de côté du Christ. Il s'agit de sainte Lutgarde comme indiqué au bas du vitrail.

Lutgarde, fille de bourgeois aisés, naît à Tongres en 1182. A l'âge de 12 ans, ses parents la placent dans le monastère bénédictin de sainte Catherine à Tongres bien qu'elle ne manifeste aucune vocation particulière. Mais à l'âge de 17 ans, sa vie est chamboulée car elle a une vision de Christ lui présentant sa plaie de côté. Dès lors, elle devient mystique et a de nombreuses autres visions. Son rayonnement et sa réputation sont tels qu'on veut la nommer prieure alors qu'elle n'a que 25 ans. Elle refuse et pour éviter cette charge, elle part pour le couvent d'Aywiers (commune de Couture-Saint-Germain, entité de Lasne aujourd'hui) en Brabant wallon. Elle y meurt en 1246 après avoir été aveugle les 12 dernières années de sa vie.

C'est donc également un personnage proche géographiquement de La Hulpe ce qui peut expliquer sa présence ici.

Elle fut souvent présentée par les extrémistes flamands comme un symbole de la lutte contre les francophones en arguant du fait qu'elle avait toute sa vie refusé d'apprendre le français. En réalité, elle n'a pas voulu apprendre le français pour être certaine d'échapper à la charge de prieure, langue qu'elle aurait dû parler pour diriger des religieuses francophones.

Le clin d'oeil de l'histoire est que dans notre église, cette flamingante supposée soit placée à côté d'un wallingant affirmé, le cardinal Mercier!

 

 

 

 

Le vitrail suivant nous présente une dame richement parée d'un vêtement multicolore bordé d'hermine. Il s'agit à n'en pas douter d'une personne de haute extraction d'autant plus qu'elle est coiffée d'une couronne et qu'elle tient un sceptre de la main droite, deux symboles de la royauté.

En effet, Sainte Mathilde (comme indiqué au bas du vitrail) est l'épouse d'Henri Ier, dit l'Oiseleur, roi de Germanie ou Francie Orientale. Elle est née en 875 et décédée en 968. Elle est élevée religieusement à l'abbaye d'Erfurt et se marie ensuite avec Henri avec qui elle vit un mariage heureux d'une vingtaine d'années pendant lesquelles elle lui donne 5 enfants.

Mais au décès de son époux, une dispute survient avec son fils Otton, futur fondateur du saint Empire romain germanique. En effet, Mathilde pratique la charité à grande échelle, notamment en aidant généreusement de nombreux couvents et monastères. Son fils l'accuse alors de dilapider l'argent de l'Empire et décide de l'exiler dans un couvent de bénédictines en Saxe. Toutefois, quelques années plus tard, la réconciliation survient, Mathilde rentre d'exil et termine sa vie au monastère de Nordhausen.

Cette charité intense est symbolisée par l'espèce de sacoche qu'elle tient de la main gauche et dont on imagine qu'elle peut également représenter une bourse. Son aide constante aux couvents et monastères fait que de nombreux vitraux la représentent également tenant en main une maquette d'abbaye.

Par ailleurs, elle est considérée comme la patronne des familles nombreuses et est invoquée pour résoudre les querelles familiales entre parents et enfants.

  

 

A côté de ce vitrail, nous en découvrons un autre illustrant manifestement un personnage important. Il est vêtu d'une armure et coiffé d'une couronne. Il tient un sceptre de la main droite et une flèche de la main gauche et porte une épée à la taille. Enfin, un ours se tient tapi à ses pieds.

 Ce vitrail ne portant aucune autre indication que symbolique, personne ne savait de qui il s'agissait. Ce n'est qu'après de longues recherches que je suis parvenu à l'identifier. Il faut dire qu'un indice non négligeable nous était donné: au bas du vitrail sont dessinées les armoiries de la famille Nève, entourées du texte "In memoriam - Familia Neve".

Nicolas Nève, juriste bruxellois, et son épouse Thérèse Le Hardy de Beaulieu sont propriétaires à La Hulpe de la ferme de la Ramée et de champs au Bois Notre-Dame. En 1836, ils acquièrent le domaine surplombant la ferme de la Ramée et auquel ils donnent le nom de Jolimont, résidence actuelle de Monsieur Jean Jadot. Leur pierre tombale est toujours visible dans l'entrée de l'église: Nicolas Nève est décédé à La Hulpe en 1840 et son épouse en 1861.

C'est donc dans les prénoms de leurs descendants qu'il convenait de chercher une piste. Or, ils ont, parmi leurs nombreux enfants, un fils prénommé Edmond (1815-1897). C'est celui-ci qui nous mettra sur la voie.

Saint Edmond (841-869) est roi d'Estanglie, région située comme son nom l'indique à l'est de l'Angleterre, aujourd'hui le Norfolk et le Suffolk. Son petit royaume est soumis aux attaques incessantes de vikings danois qui finalement, en 869, parviennent à capturer le roi Edmond. Celui-ci, refusant d'abjurer sa foi, est attaché à un arbre et criblé de flèches. Non contents de l'avoir mis à mort, les vikings le décapitent et jettent sa dépouille dans les bois. Ses fidèles, partis à sa recherche, retrouvent le corps dont la tête, intacte, se trouve au creux des pattes d'un loup qui la protège des bêtes sauvages.

Ses reliques seront transportées vers l'an 900 à l'abbaye de Beodricsworth rebaptisée en son honneur Bury St Edmunds.

Il est à noter que Saint Edmond sera le patron de l'Angleterre avant d'être détrôné par Edouard le Confesseur au XIe siècle puis par saint Georges au XIVe. Tous les éléments du vitrail trouvent à présent leur explication:

la couronne et le sceptre, insignes de la royauté

l'épée montrant qu'il s'agit d'un combattant

la flèche, illustrant son supplice (saint Sébastien fut également transpercé de flèches mais il ne porte pas de couronne, ce qui permet de les distinguer)

l'ours arrivant sournoisement pour dévorer ses restes, illustrant les bêtes sauvages tenues à l'écart par le loup

Le rôle tenu par ce loup fait qu'il est souvent représenté dans les vitraux montrant saint Edmond. Nous avons donc encore ici une représentation originale et rare.

Et voilà l'énigme de ce vitrail résolue!

 

L'avant-dernier vitrail que nous allons examiner à présent a été l'énigme la plus complexe que nous ayons eu à résoudre car personne ne savait de qui il s'agissait. Nous y voyons un homme vêtu d'un habit religieux, tenant un livre de la main droite et au pied duquel se trouve un blason sans aucune indication écrite.

Le premier indice à notre portée est son habit: il s'agit d'un vêtement sacerdotal court appelé "dalmatique" et dont sont revêtus les diacres. Si cela réduisait déjà notre champ d'investigation, c'était cependant encore loin de nous suffire.

L'idéal aurait été de pouvoir identifier la famille illustrée par le blason mais malheureusement les armoriaux consultés ne nous donnaient pas la réponse.

Jusqu'en 2004 où, suite à une visite guidée de l'église durant laquelle je soulevais notre ignorance quant à ce vitrail, le père de l'ancien curé de La Hulpe, l'abbé de Maere, se lança dans des recherches approfondies et trouva, miraculeusement pour nous, la réponse dans l'armorial Rietstap. Il s'agissait dela famille Chandelon. Cevieux mot français désignait au Moyen Age des fabricants de chandelles. Or, sur les armoiries, nous découvrons un lion tenant dans ses pattes un chandelier d'or. Nous sommes là en présence de ce qu'on appelle des "armes parlantes", c'est-à-dire illustrant le nom de la famille (comme sila famille Dupontavait un pont dans son blason).

A partir de là, l'enquête pouvait progresser car il se fait qu'un certain Olivier Chandelon, ingénieur civil des mines, était directeur général des papeteries de La Hulpe à l'époque des travaux d'agrandissement de l'église qui nécessitaient l'installation de tous ces nouveaux vitraux du bas-côté sud. Il est donc logique de penser (cela nous a du reste été confirmé par la famille) qu'une des personnalités du village ait souhaité offrir un vitrail. Malheureusement, Olivier Chandelon ne le verra jamais car il décède le 21 mai 1906 (le caveau de famille Chandelon est toujours visible au cimetière de La Hulpe) alors que les travaux de l'église sont en cours.

Il nous reste toutefois à identifier le personnage représenté. La première idée qui nous vient serait bien sûr qu'il s'agisse de saint Olivier. Malheureusement, aucun personnage d'envergure ne porte ce prénom dans l'église catholique. On ne connaît qu'un moine d'Ancôme (décédé en 1050) canonisé par l'église mais dont le culte est très local et un autre Olivier, évêque irlandais décédé en 1681, seulement canonisé par Paul VI en 1975. Exit donc la piste des Olivier!

En revenant à la liste des diacres, on en détecte un qui pourrait correspondre car il est le saint patron des bibliothécaires soit un métier ou le papier à son importance ce qui pourrait justifier ce choix: il s'agit de saint Laurent.

Saint Laurent (210-258) fut diacre à Rome et fut supplicié sur un gril ardent. La représentation de son martyre est d'ailleurs la façon la plus fréquente de le découvrir. Mais nous avons déjà vu que Gust Ladon, l'artisan verrier de tout ce bas-côté sud, n'utilise pas toujours la façon la plus courante de représenter un saint bien qu'il en respecte par ailleurs la symbolique parfois moins connue. C'est pourquoi notre personnage tient un livre nous rappelant son patronage des bibliothécaires. Et voilà l'énigme résolue!

 

 

Pour terminer, un vitrail beaucoup plus simple à décrypter s'offre à nous d'autant que son nom est cette fois indiqué: il s'agit de saint Louis, roi de France, ayant régné sous le nom de Louis IX (1214-1270).

Les attributs de la royauté sont clairement identifiables: le personnage est revêtu d'une armure, porte une couronne sur la tête et un sceptre de la main droite. Sa cape est doublée de bleu au lys d'or, armoiries des rois de France, et son ceinturon montre une fleur de lys également. Plus spécifique à saint Louis sont les objets qu'il tient de la main gauche: la sainte Couronne d'épines et des clous dela croix. Onse rappellera que la tradition veut que Louis IX, parti aux Croisades, ait ramené ces reliques en France, reliques pour les quelles il a fait ériger la Sainte Chapelle à Paris. Aujourd'hui, ces reliques sont toutefois conservées à Notre-Dame.

Ce vitrail a été offert par les paroissiens en l'honneur de l'abbé Louis Legraive, curé de La Hulpe de 1899 à 1906 et initiateur des transformations mises en chantier par son successeur l'abbé Meurs.

 

 

 

Nous voici arrivés au terme de notre visite... sauf qu'il reste un vitrail secret... que vous ne verrez pas!

En effet, il est caché par le buffet d'orgue. Il se voit de l'extérieur mais il est difficile d'en distinguer le dessin. Il représente la Sainte Famille, a été réalisé en 1912 et est l'œuvre d'Arthur Wybo.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Commentaire(s) et/ou suggestion(s) ->

© Copyright 2012-2024 - Paroisse St-Nicolas La Hulpe